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Une synergie d'intérêts sur le Lobito Railway

Fin octobre, en marge du Global Gateway Forum à Bruxelles en Belgique, la Banque Africaine de Développement représentée par Solomon Quaynor, et la Société Financière Africaine (AFC) par Sanjeev Gupta se sont jointes aux États-Unis représentés par Amos Hochstein et à l'Union européenne par Jutta Urpilainen pour soutenir le projet Lobito Railway traversant l'Angola de José de Lima Massano, la République démocratique du Congo de Jean-Michel Lukonde et la Zambie de Situmbeko Musokotwane.

Global Gateway Forum, 25 - 26 octobre 2023, Belgique

Les différents partenaires ont signé un protocole d'accord alors que les américains annonçaient déjà en mai dernier la volonté de s'impliquer financièrement dans le projet.


Du Japon à l'Angola il n’y a qu’un Biden

Hiroshima, baptisée Cité de la Paix par le maire Shinzo Hamai au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, ville hautement historique avec son Château de la Carpe bâti par le général Mōri Terumoto au XVIème siècle et détruit par la bombe nucléaire étasunienne, recevait du 19 au 21 mai 2023 les chefs d’état occidentaux, accueillis par le Premier Ministre japonais Fumio Kishida au sanctuaire d'Itsukushima, pour le sommet du G7. Le grand oncle américain incarné en la personne de Joe Biden, annonçait alors un plan massif d’investissement de USD 30 milliards dans le cadre du Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII), une initiative d’investissements des membres du G7 dans des projets d’infrastructures. Sur ces USD 30 milliards, l’agence de développement U.S. International Development Finance Corporation (DFC) dirigée par Scott Nathan prévoit USD 250 millions consacrés au projet Lobito - Dar es Salaam, une infrastructure ferroviaire reliant l’Angola à la Tanzanie, en passant par la Zambie et la République Démocratique du Congo de Félix Tshisekedi. L’objectif de ce projet est clairement affiché par l’administration étasunienne : connecter la RDC et la Zambie aux marchés mondiaux via l’Angola, puis la Tanzanie. En toile de fonds, une exportation facilitée des métaux critiques sortis tout droit des mines congolaises et zambienne.


En juillet 2022 soit quelques mois avant l'annonce publique du président Biden, un consortium composé de Trafigura, un courtier suisse de matières premières dont la filiale angolaise est dirigée par Alexandre Canas, Mota-Engil Africa, une entreprise portugaise d'ingénierie dont la filiale africaine est dirigée par Roberto Barbosa Vidal Ferreira, et Vecturis, un opérateur de service ferroviaire belge fondé par Eric Peiffer et Patrick Claes, a signé un accord de 30 ans avec l’Angola pour la concession de services ferroviaires et de soutien logistique pour le corridor de Lobito d’un investissement total de 450 millions d'USD.





Ces mines qui attendent le train

Pour une entreprise comme Ivanhoe Mines de l’homme d'affaires Robert Friedland, dont la mine de cuivre et de cobalt est en passe de devenir l’une des plus importantes du monde, cette nouvelle voie augmenterait ses perspectives économiques. L’entreprise canadienne exploite aux côtés de l’entreprise chinoise Zijin Mining Group Co., Ltd., la mine de Kamoa-Kakula Copper Complex dirigée par Riaan Vermeulen et présidée par Marna Cloete.

En 2022, Ivanhoe Mines a produit plus de 300,000 tonnes de cuivre et prévoit une production pour 2023 entre 390,000 et 430,000 tonnes. Actuellement, le cuivre est exporté par camion de la RDC vers l'est via Dar es Salaam en Tanzanie (environ 2,400 km - 40 jours de transport) ou Beira au Mozambique (environ 1,900km - 35 jours de transport), et plus récemment vers le sud via Durban en Afrique du Sud (environ 3,000km - 50 jours de transport). De nombreux médias locaux et témoignages rapportent des difficultés structurelles et conjoncturelles au transport de ces métaux : les routes sont devenues plus encombrées, les retards à la frontière plus longs, des cas d’agressions sont rapportés et ainsi mettent en péril la vie des employés sous-traitants. Avec cette nouvelle infrastructure, la distance entre Kamoa-Kakula et le port angolais de Lobito serait réduite de moitié environ par rapport à Durban en Afrique du Sud. Ainsi, ce nouveau corridor réduirait considérablement les coûts logistiques en réduisant considérablement la distance et le temps de trajet soit 1,600 km en 20 jours, réduisant l'empreinte carbone de l'exportation de métaux depuis le complexe de Kamoa-Kakula, et aurait un impact financier considérable sur la viabilité des futurs projets en développement de Ivanhoe Mines.


D’autres entreprises en production pourraient profiter de ce nouveau corridor telles que

les entreprises chinoises et hong-kongaises CMOC et MMG. D’autres projets importants pourraient ainsi être impactés dans la fiabilité financière de leur projet telles que les entreprises juniors AJN, AVZ ou Tantalex.



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