Engagée dans un bras de fer contre l’État malien, l'entreprise canadienne Barrick Gold s'est offert les services de cabinets d'avocats internationaux pour la défendre.
Ainsi, le cabinet d'avocat parisien ASAFO & CO dirigé par Pascal Agboyibor et le cabinet new-yorkais Debevoise & Plimpton défendront les filiales maliennes Société des Mines de Loulo et Société des Mines de Gounkoto détenues par Barrick Gold contre l'Etat malien devant le Tribunal du CIRDI, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissement.
C'est donc un retour du cabinet new-yorkais qui avait défendu en 2019 la filiale pakistanaise Tethyan Copper Company de Barrick Gold dans un litige l'opposant au Pakistan sur le projet Reko Diq. La minière canadienne avait ainsi obtenu près de 6 milliards USD de compensations grâce à l'équipe menée par l'avocat Donald Francis Donovan.
Du côté d'Asafo, c'est le partner nouvellement arrivé Charles Kaplan, un proche de Mark Bristow, le CEO de Barrick Gold, qui aurait permis au dossier d'atterrir sur le bureau du 1 Rond-point des Champs-Elysées, Paris, France.
La tâche pourrait également s'avérer ardue dans le cas malien dont le conflit ne cesse de s'envenimer depuis plusieurs mois avec les audits financiers commandés par le pouvoir en place dirigé par Assimi Goîta et menés notamment par son ministre des finances Alousséni Sanou. D'une menace des suspensions des activités, à une fermeture définitive de la mine de Loulo-Gounkoto, en passant par une saisie des stocks d'or de Barrick Gold et un mandat d'arrestation contre le CEO Mark Bristow, les pressions financières et juridiques vont bon train.
Alors que Barrick Gold tire 25% de sa production d'or totale du Mali, soit environ 500,00 onces par an, le litige devant le CIRDI s'annonce être une aventure périlleuse pour ces avocats aguerris aux litiges internationaux qui devront démontrer au coeur du far-west sahélien qui est le bon, la brute et le truand.