L'échéance de fin mai avait été fixé pour que les entreprises minières comme la CBG présente un plan de mise en œuvre d'une usine de transformation de la bauxite en aluminium. Les entreprises d'extraction de la bauxite ont de nouveau dix jours pour présenter un calendrier de construction de raffineries d'alumine, prolongeant ainsi un délai de fin mai que les entreprises n'ont pas respecté, a déclaré la junte au pouvoir. L'installation d'usines de transformation est alors apparue comme une condition "non négociable" pour les entreprises minières si elles souhaitent poursuivre l'exploitation du sol riche de Guinée
Le colonel Doumbouya qui a renversé Alpha Condé en septembre 2021, a exigé en avril dernier des entreprises minières présentes en Guinée qu'elles transforment sur place la bauxite en aluminium. Ainsi s’est tenu à Conakry le 20 avril 2022 le premier conseil d’administration extraordinaire de la Compagnie des Bauxite de Guinée (CBG) sous la présidence de Monsieur Moussa Magassouba Ministre des Mines et de la Géologie et président du conseil d'administration de la CBG. Cette annonce s'inscrit dans la continuité de vouloir reprendre la main sur la rente minière du pays et l’intégration économique et sociale par l'industrialisation. De plus, Mamadou Doumbouya met en avant que c'est une obligation contractuelle des entreprises d'installer des usines de transformation : "Ces sociétés ont l’obligation, dans leurs conventions respectives de base de réaliser des raffineries sur le territoire guinéen". Signe de la volonté de ne pas laisser le secteur minier échapper à l’État, Mamadou Doumbouya avait fait nommé des administrateurs de l’État au Conseil d'Administration de la CBG en mars dernier.
La CBG par la voix de son directeur général le guinéen Souleymane Traoré, un ancien de TOTAL, a annoncé que la Guinée disposera de raffineries d'alumine dans les années à venir, en soulignant toutefois que ces projets sont complexes et nécessitent des capitaux importants. Lors de la conférence Africa CEO Forum à Abidjan le DG a déclaré qu'il n'y a pas de contradictions entre la volonté des compagnies minières de remplir leurs obligations en termes de raffineries (...) et la volonté politique de voir cela se produire et de poursuivre, "je suis confiant et convaincu que la Guinée disposera de raffineries dans les années à venir". M. Traoré a déclaré à Reuters que le mineur travaillait sur son plan de raffinage, mais qu'il ne pouvait pas encore fournir de détails.