Les opérations de la SOMIDA, une joint-venture entre l’État du Niger et Global Atomic ont été suspendues suivant une décision du Tribunal de Grande instance d'Agadez pour « non-respect des normes et procédures d’installation d’une société minière au Niger." Des organisations de la société civile, dont Conseils citoyens pour les consommateurs - que choisir ?, Tankara, et ACP ALHER représentées notamment par Sidi Mamadou et Barka Alhassan avaient ainsi demandé de faire une évaluation sur l'impact environnemental de la nouvelle potentielle mine de l'entreprise canadienne. Les enjeux environnementaux ont régulièrement été soulevés dans ce pays qui abrite des gisements importants d'uranium. Ainsi, la Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad) qui a enquêté sur les impacts environnementaux d'une autre entreprise, la Cominak a révélé que potentiellement 20 millions de tonnes de boue radioactive menaçait les nappes phréatiques qui alimentent d’Arlit.
Ces associations reprochent également à l'entreprise des recrutements clandestins. Un enjeu important dans un territoire peuplé entre autres par les Touaregs avec lesquels l'entreprise canadienne avaient déjà eu quelques déboires en octobre 2022. Des organisations de la région d'Agadez et de la commune urbaine de Tchirozérine avaient reproché, par la voix du Président du Conseil Régional d’Agadez depuis 2011, Mohamed Anacko, au directeur général de la SOMIDA, Moussa Souley "d’ignorer et de nier l’existence des Chefs Traditionnels dont le Sultan de l’Aïr et des populations vivant autour des sites miniers et dans la région."
Le Tribunal de Grande Instance d'Agadez ordonne ainsi « la publication de l’étude d’impact environnementale et éventuellement son expertise et sa contre-expertise ; la publication du cahier des charges, notamment son contenu local ; le suivi et l’évaluation par les acteurs de la société civile ainsi que l’exécution provisoire de la décision sur minute et avant enregistrement »
Cette décision survient alors que la SOMIDA a signé une lettre d'intention avec des clients en janvier dernier. EN effet, l'accord représente la fourniture de jusqu'à 2,4 millions de livres d'U3O8 dans une fenêtre de livraison pluriannuelle commençant en 2025, évaluée à 140 millions de dollars US. Les travaux de la future mine d'uranium sont déjà engagés depuis juin dernier avec l'entreprise Lycopodium Mineral.