Avec le coup d’État survenu en août 2023, les opérateurs miniers canadiens au Niger évoluent dans un contexte politique incertain. Entre la fermeture des frontières avec le Bénin et la privation de l'accès au port de Cotonou, l'expulsion des militaires américains du pays et les éventuelles négociations de vente des stocks d'uranium à l'Iran, ce pays du Sahel se trouve au cœur d'une géopolitique des ressources stratégiques. Le Niger dirigé désormais par le Général Abdourahamane Tchiani abrite en effet 5% des réserves d'uranium mondial, explorées notamment par deux principales entreprises canadiennes : Global Atomic et GoviEx Uranium.
Global Atomic Corporation
Global Atomic Corporation explore l'uranium du Niger à travers son projet Dasa. L'entreprise dirigée par Stephen Roman a besoin de 646 millions USD pour financer son projet. Soutenu principalement par des fonds publics américains notamment le U.S. International Development Finance Corporation (DFC) et l'agence canadienne Exportation Développement Canada (EDC), Global Atomic a crée une co-entreprise avec l'Etat nigérien, la SOMIDA, en août 2022, soit un an avant le coup d'Etat. D'après l'étude de faisaibilité publié en mars 2024, le projet Dasa, avec une durée d'exploitation de 24 ans environ, est assis sur une réserve de 34,050 tonnes d'uranium, plus précisément d'U3O8 autrement appelé octoxyde de triuranium. Global Atomic qui a déjà annoncé des contrats de vente auprès de partenaires nord-américains, sans en dévoiler l'identité, devrait démarrer sa production fin 2025.
GoviEx Uranium
La junior GoviEx Uranium, dirigée par Daniel Major, a été fondée par Govind Friedland, fils du miliardaire américano-canadien et personnalité célèbre du secteur minier Robert Friedland. La junior canadienne, qui compte à son conseil d'administration le québecois Benoit Lasalle ou encore le suédois Eric Krafft, développe le projet Madaouela. D'après l'étude de faisaibilité publiée en novembre 2022, le gisement détenu en co-entreprise avec l'Etat du Niger à travers la société COMIMA, abrite 25,000 tonnes d'uranium pour 19 ans de production. GoviEx, qui est pour le moment principalement financé par des placements privés notamment auprès de Sprott Capital et Eight Capital, a besoin de 619 millions pour développer son projet Madaouela.