Robert Friedland, coprésident exécutif et Marna Cloete, présidente de l'entreprise canadienne Ivanhoe Mines ont annoncé dans le cadre du forum minier Mining Indaba en Afrique du Sud, que la filiale congolaise Kamoa-Kakula a signé une entente pour le transport de produits minéraux, principalement de cuivre, par le corridor ferroviaire atlantique de Lobito.
L'accord devrait attribuer à Kamoa-Kakula le droit de transporter le long du corridor un minimum de 120 000 tonnes et un maximum de 240 000 tonnes de cuivre par an. Le contrat prévoit une durée minimale de cinq ans à compter de 2025, après une année de démarrage en 2024.
Kamoa-Kakula transporte actuellement ses concentrés de cuivre par la route à travers l'Afrique subsaharienne jusqu'aux ports de Durban en Afrique du Sud et de Dar es Salaam en Tanzanie, ainsi que de Beira au Mozambique et de Walvis Bay en Namibie. En 2023, environ 90 % des concentrés de Kamoa-Kakula ont été expédiés à des clients internationaux à partir des ports de Durban et de Dar es Salaam, où un voyage aller-retour prend en moyenne 40 à 50 jours. La distance entre Kamoa-Kakula et le port de Lobito est environ la moitié de celle du port de Durban, et le transport par voie ferrée est nettement plus rapide et moins gourmand en énergie. L'entreprise prévoit ainsi une économie sur les coûts d'exportation par rapport au transport par camion.
Le corridor de Lobito est une ligne ferroviaire qui relie la ceinture de cuivre de la République démocratique du Congo (RDC) au port de Lobito en Angola. Cette infrastructure est opérée par un consortium d'acteurs internationaux, Lobito Atlantic Railway, composé de Trafigura, Moto-Engil et Vecturis, et dispose d'une concession de 30 ans sur l'infrastructure. Le consortium s'est engagé à investir 455 millions de dollars en Angola et jusqu'à 100 millions de dollars supplémentaires en RDC dans l'amélioration de l'infrastructure, de la capacité et de la sécurité ferroviaires du corridor de Lobito, y compris le matériel roulant composé de plus de 1 500 wagons et de 35 locomotives.
La ligne ferroviaire s'étend sur 1 289 kilomètres vers l'est, du port de Lobito à la ville de Luau, à la frontière entre l'Angola et la RDC. La ligne s'étend ensuite sur 450 kilomètres supplémentaires vers l'est en RDC, sur le réseau ferroviaire de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), jusqu'à la ville de Kolwezi. La ligne passe à moins de cinq kilomètres de la limite du permis Kamoa-Kakula et traverse les propriétés d'Ivanhoe Mines.
En septembre 2023, les États-Unis et l'Union européenne ont annoncé conjointement leur soutien au corridor de Lobito par l'intermédiaire du Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII). Le PGII, fondé en 2022, est un effort de collaboration entre les pays du G7 pour financer des projets d'infrastructure dans les pays en développement.