Ivanhoe Mines présidé par Marna Cloete et coprésidé par Robert Friedland, vient de signer un accord avec la Gécamines, la société minière d'État de la République démocratique du Congo, dirigée par Placide Nkala Basadilua et présidéee par Guy-Robert Lukama Nkunzi. La Joint-venture nommé Kipushi Corporation a pour objectif le redémarrage de la mine historique de zinc-cuivre-germanium-argent à très haute teneur de Kipushi.
Le président de la Gécamines a ainsi commenté :
"Grâce à cet accord, la Gécamines augmentera immédiatement sa participation dans KICO à 38%, puis à 43% en 2027, renforçant ainsi sa position dans la coentreprise".
Un accord avec Glencore
Annoncé le 14 février 2022, la Gécamines et Kipushi Holding, une filiale détenue à 100% d'Ivanhoe Mines ont signé un accord pour remettre la mine de Kipushi en production commerciale.
En 2022, Ivanhoe Mines et Gécamines avaient signé une entente avec Glencore de 250 millions USD portant sur la totalité des concentrés de zinc de Kipushi, dont la production est estimée entre 400 000 t/a et 600 000 t/a, et ce, pour une période de cinq ans.
Kipushi, entre la RDC et la Zambie
La mine de Kipushi est adjacente à la ville frontalière de Kipushi, à environ 30 kilomètres au sud-ouest de Lubumbashi sur la ceinture de cuivre de la RDC. Kipushi se trouve à environ 250 kilomètres au sud-est du complexe cuprifère de Kamoa-Kakula et à moins d'un kilomètre de la frontière zambienne.
Les postes frontaliers commerciaux de Kasumbalesa et de Sakania, également dans la province du Haut-Katanga, traitent la plupart des importations et des exportations de la ceinture de cuivre de la RDC. Ivanhoe Mines s'est engagée avec le gouvernement provincial du Haut-Katanga à créer un nouveau poste frontalier routier commercial RDC-Zambie dans la ville de Kipushi. En 2023, une série d'options a été présentée et examinée par le gouvernement provincial du Haut-Katanga et les autorités nationales de la RDC. Un soutien a été apporté à la création d'un nouveau poste frontalier à guichet unique à la limite sud de la ville de Kipushi, en RDC. La nouvelle infrastructure frontalière devrait se composer d'une zone de transit et d'un bâtiment administratif du côté de la RDC et du côté de la Zambie.
Une mine historique
Kipushi a une longue histoire en tant que producteur majeur de cuivre et de zinc. Construite puis exploitée par Union Minière pendant 42 ans, Kipushi a commencé à exploiter un gisement de cuivre de 18 % à partir d'une mine à ciel ouvert en 1924. À l'époque, c'était la mine de cuivre la plus riche du monde. La mine de Kipushi est ensuite devenue la mine souterraine de cuivre, de zinc et de germanium la plus riche d'Afrique. L'entreprise publique Gécamines a pris le contrôle de Kipushi en 1967 et a exploité la mine jusqu'en 1993, date à laquelle elle a été mise en état d'entretien et de maintenance en raison d'une combinaison de facteurs économiques et politiques.
En 69 ans, Kipushi a produit un total de 6,6 millions de tonnes de zinc et 4,0 millions de tonnes de cuivre à partir de 60 millions de tonnes de minerai titrant 11 % de zinc et environ 7 % de cuivre. Il a également produit 278 tonnes de germanium et 12 673 tonnes de plomb entre 1956 et 1978. Il n'existe aucune trace officielle de la production de métaux précieux, car le concentré était expédié en Belgique et la récupération des métaux précieux n'a pas été divulguée pendant l'ère coloniale.