top of page

Incertitudes maliennes sur le lithium chinois

En juin 2021, l'entreprise australienne Leo Lithium dirigée par Simon Hays annonce la création d'une coentreprise avec Ganfeng Lithium pour développer le projet de lithium Goulamina au Mali. Cependant, entre un coup d’État et un nouveau code minier, tout n'est pas si simple. De quoi faire peser des incertitudes sur l'exploitation du lithium au Mali et en particulier pour l'entreprise australienne qui a suspendu ses échanges sur le marché boursier ASX depuis 1 mois.


La mine n'est pas ...

Tout semblait bien aller pour Leo Lithium au Mali avec l’acquisition de nouveaux titres en avril dernier, et de l'argent frais de l'actionnaire chinois. L'entreprise australienne avait même entrepris des accords avec des entreprises ivoiriennes pour le chargement et transport des minerais jusqu'au port minéralier du Port Autonome d'Abidjan. Le directeur Afrique de Leo Lithium, Seydou Semega, déclarait alors que la production commencerait fin 2023 ou début 2024 avec 450 000 tonnes de concentré de spodumène Li2O par an sur 23 ans.


Mais voilà, la mine n'est pas un long fleuve tranquille. L'entreprise a reçu le 17 juillet 2023 une lettre du Ministère des Mines du Mali dirigé par Amadou Keita, quelques jours après sa nomination. Cette lettre aborde des sujets cruciaux : le transport des minerais, la part du gouvernement dans le projet, et l’avancée du projet Goulamina. Le Ministre des Mines aurait ainsi formé une commission pour évaluer ces enjeux.


Les désaccords de l'accord

Cependant, le 29 août 2023, le Colonel Assimi annonce la mise en place d'un nouveau code minier permettant à l’État de prendre jusqu’à 30 % de participation dans les nouveaux projets et supprime les exonérations fiscales accordées aux entreprises au cours de l’exploitation.


Les relations de la filiale de Leo Lithium (LMSA) avec l’État du Mali sont régies par la Convention d'Etablissement conclu le 27 octobre 2016 entre la Société Tombouctou Ressources SARL qui a été autorisée par le gouvernement du Mali à transférer le permis d'exploitation à LMSA le 24 mars 2022 et l'État du Mali. Cette convention, qui est conforme au Code minier qui était en vigueur en 2012, prévoit que la stabilité du régime fiscal et douanier est garantie aux titulaires de titres miniers pendant la durée de validité de leurs titres (article 118 du Code minier 2012). Autrement dit, pendant la période de validité des titres miniers, les assiettes et les taux d'imposition resteront les mêmes qu'au moment de l'octroi du titre et aucun nouvel impôt ou taxe de quelque nature que ce soit ne sera applicable au titulaire du titre.


Dans quelle mesure ce nouveau code minier s'appliquera-t-il au projet Goulamina ? En voilà une question qui doit faire l'objet de négociations entre l'entreprise et l'Etat.


Ganfeng un partenaire d'envergure

Jiangxi Ganfeng Lithium Co. Ltd. (Ganfeng) qui a mis plus de 200 millions USD au total sur la table et détient 55% de la Joint-Venture, est une entreprise chinoise fondée par Li Liangbin en 2000 et basée à Xinyu, Jiangxi, qui produit du lithium, des produits à base de lithium, d'autres métaux et des batteries en Chine continentale et dans le monde entier. Elle est le plus grand producteur de sels de lithium en Chine et le troisième au monde, ainsi que le deuxième plus grand transformateur de lithium au monde après la Sociedad Química y Minera chilienne. Ganfeng est cotée à la bourse de Shenzhen et à la bourse de Hong Kong et sa capitalisation boursière s'élève à 26 milliards de dollars américains.

En 2020, Ganfeng a produit environ 24 % de l'hydroxyde de lithium mondial et vend ses produits à des clients tels que Tesla, BMW et LG Chem.





Minière Africaine Copyright © 2022 Minière Africaine. All rights reserved.

bottom of page