Alors que Giyani Metals Corp vient de changer de tête dirigeante incarnée en la personne de Charles FitzRoy, la junior de Toronto espère pouvoir avancer sur son projet de manganèse K.Hill au Botswana. Avec l'ajout d'une nouvelle licence, des autorisations administratives et de l'argent frais, la minière canadienne espère pouvoir livrer une étude définitive de faisabilité en 2025. Placée sur un marché du sulfate de manganèse encore dominé par la Chine, l'entreprise canadienne espère pouvoir tirer son épingle du jeu afin de fournir ce composant stratégique pour la fabrication de batteries électriques. Avec la volonté de monter une filière intégrée de la mine jusqu'à des usines de transformation basées en Afrique du Sud, la junior canadienne affiche ses ambitions.
Le projet K.Hill
Giyani Metals Corp, par l'intermédiaire de sa filiale locale Menzi Battery Metals Limited, détient 8 permis d'exploration totalisant une surface de 1,900 km2. En 2023, l'équipe d'exploration menée par Luhann Theron, épaulée par des entreprises de conseils, produit une étude préliminaire démontrant une capacité de traitement de 200,000 tonnes par an sur une durée de vie de 57 ans. Les estimations préliminaires du capital d'investissement s'élèvent à 284 millions USD pour un début de production en 2027.
Sur place, Giyani Metals Corp s'appuie sur sa directrice-pays Elisa Kgomotso Modikwa et l'ancien directeur du Département des Mines du Botswana Thuso Dikgaka pour mener les relations avec les équipes locales et les diverses administrations. Ces dernières semblent jusqu'à présent coopératives accordant à la junior canadienne les autorisations environnementales requises pour l'exploitation.
De la mine à l'usine
L'entreprise canadienne a d'ores et déjà annoncé avoir sécurisé 10 millions USD avec le fonds d’investissement ARCH Sustainable Resources dirigé par Johan Hattingh devenant le premier actionnaire de Giyani. La junior s'appuie également sur un prêt de 16 millions USD de la société d'investissement publique sud-africaine l'Industrial Development Corporation (IDC) dirigée par David Jarvis.
La minière devrait s'appuyer sur ces fonds pour continuer l'exploration de son projet mais également pour montrer la viabilité d'une usine de transformation en Afrique du Sud. Giyani Metals Corp souhaite en effet produire du sulfate de manganèse ultra-pur (HPMSM) afin de fournir les industriels de batteries électriques. L'étude préliminaire prévoit pour le moment une capacité de production de 80,000 tonnes de HPMSM sur 57 ans ou de 160,000 tonnes sur 31 ans.
Une géopolitique du manganèse
La junior canadienne espère ainsi tirer son épingle du jeu sur un marché encore largement dominé par la Chine. 96% du sulfate de manganèse destiné aux batteries, soit plus d'un million de tonnes par an, est aujourd’hui produit en Chine, alors que les besoins pourraient être multipliés par huit entre 2020 et 2030. Avec la volonté des États-Unis et de l'Europe de sécuriser ses approvisionnements en sulfate de manganèse pour ses industriels, Giyani Metals Corp pourrait y trouver quelques alliés utiles. Pour l'heure, la junior prévoit de livrer une étude définitive de faisabilité en 2025 complétant les estimations de l'étude préliminaire de 2023 et une démonstration de sa future usine. Étapes nécessaires pour montrer la viabilité de son projet, trouver des débouchés pour ses produits, et convaincre des créanciers de financer leurs opérations.